Petite visite chez Warenghem
Après plusieurs semaines de grisaille et de pluie (bizarre en Bretagne…!), enfin du soleil pour ce départ pour la distillerie Warenghem.
Bon, pour être très honnête, j’avais goûté il y a quelques années du Armorik, et c’était pas vraiment mon truc on va dire…
La Distillerie
Construite en 1900 au cœur du centre ville de Lannion, cette distillerie distillait uniquement des liqueurs. En 1967, la famille historique (Warenghem) s’associe à la famille Leizour. La distillerie déménage quelques années plus tard, quittant le centre ville et se rapprochant d’une source d’eau (Rest Avel), actuellement encore utilisée pour la fabrication du whisky. C’est dans les années 80 que la distillerie Warenghem se lance dans le whisky. Une décision audacieuse, car à cette époque, les distilleries se ferment en Ecosse et la consommation mondiale de whisky est en baisse. En 1987, le premier whisky sort des chais de Warenghem: il s’agit d’un blend, le WB, toujours produit actuellement.
Warenghem est doté de deux alambics en cuivre de type Spot Still de conception écossaise, mais de fabrication française ( il a été fabriqué à Cognac ). Warenghem utilise la double distillation avec un premier alambic le Wash Still et le deuxième, le Spirit Still.
Aujourd’hui, Warenghem s’est doté d’un nouveau chai et d’un espace destiné à l’accueil des visiteurs, à la dégustation et une nouvelle boutique est en cours de construction.
Après cette visite place à la dégustation :
New Make
Il est toujours intéressant de goûter un new make qui reste l’ADN des futurs whiskies de la distillerie. Pour ce new make, on voit clairement qu’un virage a été pris depuis quelques années chez Warenghem. Un énorme fruité apparaît au nez; en bouche, beaucoup de fraîcheur, de la rondeur et bien sûr de la puissance- on reste sur un new make.
Breizh
Un whisky simple mais efficace : c’est fruité, frais, rond, assez fin, sur des notes d’agrume et un petit peu de vanille. On sent qu’il y a beaucoup de grain, lui apportant beaucoup de légèreté et de rondeur.
Note : 75/100
Armorik Classic
Fût de Bourbon
Toujours cette rondeur, de la fraîcheur, des notes exotiques de banane et de mangue. C’est vraiment très sympa, facile à boire, avec une bonne longueur. Pour un whisky d’entrée de gamme, il est digne d’intérêt.
Note : 79/100
Armorik Sherry Cask
Vieilli et affiné en fût de Sherry Oloroso 46%
Un whisky plutôt fin, avec un Sherry plutôt maîtrisé, des notes chocolatées, d’orange, de boisé et une petite note mentholée. En bouche, on a toujours cette sensation de rondeur, l’ensemble est plutôt bien construit et surtout équilibré.
Note : 80/100
Armorik double single
Fût Breton suivi d’une deuxième maturation en fût de Sherry Oloroso 46%
Je dois avouer que ça a été mon petit coup de coeur. Le fût Breton apporte de la complexité, avec des épices, un boisé que je ne connaissais pas et de la poire caramélisée, comme on en retrouve dans le » Guip » de Benjamin Kuentz. Des notes de fruits très mûrs lui apportent un côté gourmand. C’est le whisky le plus abouti pour moi. Un vrai régal !
84/100
Triagoz 2018
Fût de Bourbon 46%
Traditionnellement, Armorik ne fait pas de whisky tourbé. Le Triagoz est une édition annuelle de 2000 bouteilles. Au nez, c’est plutôt une tourbe médicinale et un peu de vanille. En bouche, cela reste fin, mais des notes de cendres, de fumée apparaissent, contre balancées par la fraîcheur du citron.
Note : 82/100
Dervenn
Fût Breton 46%
Une version vieillie en fût de chêne breton et fabriquée en Bretagne. J’ai été assez dérouté en dégustation je dois dire… Les arômes étaient pour moi assez atypiques et il faudrait que je le goûte une nouvelle fois pour pouvoir mieux les identifier. En bouche, c’est puissant mais tout en rondeur, la vanille pointe le bout de son nez, des épices aussi avec du cuir. C’est sympathique, j’aimerais vraiment voir ce que cela donne avec quelques années de plus et un degré un peu supérieur, il y a du potentiel.
Note 83/100
Warenghem est pour moi une distillerie qui a pris un virage qualitatif depuis quelques années, une sage décision à coup sûr. J’avais plutôt une image négative de cette distillerie mais je dois avouer que j’ai goûté des choses intéressantes comme l’utilisation d’un fût entièrement breton. J’ai pu voir quelques fûts en expérimentation qui pourront s’avérer plutôt intéressants. Je tiens aussi à remercier Clémence Vedrenne pour son accueil, et le temps passé à me faire visiter et déguster les produits avec, en prime, une petite dégustation de Lambic qui vaut le détour.
hello,le dervenn est plus subtil qu’il n’y parait!
le 10 (qui est un 12 ou presque) m’a bluffé,vu que je l’ai comparé à un écossais ,et un bon!!
bref,faut toujours goûter ,pour ne pas rester sur des avis passés!!
Tout à fait Alain. J’suis moins emballé par les 10 ans qui est composé de whisky avec l’ancienne recette, mais qui reste effectivement de bonnes factures. Il me manque pour moi, cette touche de complexité que l’on peut avoir dans son nouveau style. Le Dervenn est vraiment intéressant, est-ce qu’il va toujours perdurer je ne sais pas vu que le fabriquant et bûcheron qui fournissait le chêne Breton a pris sa retraite….